Notes historiques
sur les églises de la paroisse
de Sainte-Anne De La Pocatière de 1715 à nos jours.
Les 7 églises de Sainte-Anne
De La Pocatière
Le chiffre 7, pour biblique qu’il
soit, symbolise quand même aux paroissiens de Sainte-Anne au delà de 300
ans d’histoire marquée d’efforts, de courage, de ténacité, de joies et
d’épreuves; le rappel au souvenir de la construction de ces différents
temples se veut comme un témoignage de foi d’une population encore très
chrétienne, très pratiquante et qui n’oublie pas.
Première église 1715?
L’érection canonique de la paroisse
par Mgr. François de Montmorency Laval eut lieu le 30 octobre 1678 et
comprenait à l’époque : « La Durantaye, Berthier, Cap-Saint-Ignace,
l’Ile aux Oies, La Bouteillerie, Saint-Denis, La Combe, Rivière-du-Loup ».
Elle était desservie par un missionnaire résidant à Québec.
Le premier prêtre résidant à
Sainte-Anne, M. Jacques de Lesclaches, arrivait à la Grande-Anse en
1715. Il était le premier prêtre canadien ordonné à Québec le 7 octobre
1714. Il avait été chargé également de la paroisse de Rivière-Ouelle.
C’est lui qu ouvrit les régistres de la paroisse de Sainte-Anne. Le
premier acte, un baptême, date du 8 février 1715; la première
sépulture, le 1er octobre de la même année et le premier
mariage fut célébré le 10 novembre 1718.
La première église, une humble
chapelle construite en colombage avec des fondements en pierre sur un
terrain donné par le seigneur R. Dauteuil, mesurait 60 pieds de
longueur. Elle était située à 14 arpents du fleuve Saint-Laurent et au
sud de la route nationale d’aujourd’hui. A l’époque, il n’était guère
besoin d’un grand temple : les chefs de famille étaient alors de moins
de 20. Il y en avait 21 en 1721 et la population s’élevait à environ
150 âmes.
Deuxième église : 1735
C’est sous l’administration de
l’abbé Louis Bernard Gastonguay, missionnaire de Saint-Anne et de
Saint-Roch des Aulnaies durant sept ans, que fut construite la nouvelle
église en pierre, à proximité de la première chapelle en bois. La
pierre de taille avait été achetée à Québec dès 1732.
Cette deuxième église fut bénite le
25 juillet 1735, comme on peut s’en assurer par l’acte suivant que l’on
trouve inséré aux archives de Sainte-Anne : ‘Aujourd’huy, vingt-cinq
juillet mil sept cent trente-cinq, a été bénite la nouvelle église en
pierre de Sainte-Anne par le Rév. P. Simon Foucault, missionnaire du Cap
Saint-Ignace, en notre présence missionnaire de la dite église –
Gastonguay, ptre »…
M. l’abbé Gastonguay avait fourni
de ses deniers pour l’érection de cette église. Elle était incendiée le
13 août 1766 sous l’administration de l’abbé Pierre-Antoine Porlier,
premier curé de la paroisse, depuis 1749 jusqu’à 1778.
M. le Curé Porlier raconte à son
évêque Mgr. Briand par lettre en date du 18 août 1766 l’incendie
accidentel de l’église suite à la négligence « d’un couvreur que nous
avions pour rétablir en bardeaux cet édifice »…
Troisième église : 1767
Pour reconstruire son église sur
les vieux murs, l’actif et ingénieux curé Porlier, prélevant sur son
plus strict nécessaire, fut plusieurs fois dans l’obligation de recourir
à la charité des autres paroisses dans un temps où des besoins de toutes
sortes mettaient toutes les familles aux abois.
Les paroissiens de Rivière-Ouelle,
lors d’une souscription organisée par le curé Porlier, avaient donné $
17.20; Kamouraska $ 23.00; l’Islet et Cap Saint-Ignace $ 11.60; les
Sauvages $ 3.60. La souscription des paroissiens de Sainte-Anne avait
rapporté la sonne de $ 258.40. La Fabrique avait en réserve la somme de
$ 126.00 qui avait été déposée depuis fort longtemps pour la
construction de l’église et on atteignit enfin un total de $
440.00. La main d’œuvre et les matériaux pour la construction de cette
église avaient coûté $ 491.00. La différence avait été prêtée par M. le
Curé Porlier.
Quatrième église : 1800
Dès l’arrivée de M. l’abbé
Antoine Foucher à la cure de Sainte-Anne en 1795, les paroissiens firent
des pétitions à Mgr. L’Évêque pour obtenir la permission de bâtir une
nouvelle église dans un endroit plus central. Ils se plaignaient que
leur église était trop délabrée pour justifier de grandes réparations
qui, d’ailleurs, ne leur convenaient pas, « vu qu’ils désiraient avoir
une église plus centrale à l’Est de la paroisse ».
Il fallut 5 ans pour construire
la quatrième église. Les travaux, commencés en 1795, ne furent terminés
qu’en 1800 et c’est l’abbé Antoine Foucher, curé, qui célébra la
première messe dans cette nouvelle église construite au centre de la
paroisse. Ce déplacement de quatre milles plus à l’Est du Haut de
Sainte-anne se fit dans la plus grande harmonie.
Cinquième église : 1845
A la suite du décès de M. l’abbé
Charles-François Painchaud, curé de Sainte-Anne et fondateur du Collège,
M. l’abbé Alexis Mailloux, directeur des élèves, lui succéda. Il
attacha son nom à la paroisse par la construction d’une nouvelle
église. M. l’abbé D. H. Têtu, curé de Saint-Roch des Aulnaies, à la
demande de Sa Grandeur Mgr. L’Archevêque de Québec avait été chargé de
faire enquête le 17 novembre 1844. Les paroissiens étaient unanimes
pour dire que leur église était dans un état de délabrement qui
nécessitait des frais considérables et inutiles pour la réparer,
d’autant plus qu’elle était de beaucoup trop petite pour suffire aux
besoins de la population au nombre de plus de 3,000 âmes.
Cette
cinquième église, construite en 1845, était l’une des plus riches de la
province. Elle fut rasée par les flammes samedi le 8 décembre 1917. De
toutes les églises de Sainte-Anne c’est elle qui a servi au culte le
plus longtemps soit 72 ans. On venait de réparer la sacristie
|